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Ce matin je me suis levé tôt.

Il faisait sombre mais les tons étaient gris et vert foncé.

Tu sens que le jour va se lever, mais il est pas encore là.

Il arrive, ça va arriver, il va te pousser dans la journée, que tu veuilles ou non.

Le soleil se lèvera, avec ou sans toi. (Rohff)

Je me suis demandé si il y avait quelqu’un à New york qui était planté dehors comme moi et si il pensait que quelqu’un en France pensait comme lui…

En tout cas si il lit ce mot, j’espère qu’il sera rassuré.

Y’avait pas un bruit. Rien.

Un coq au loin, mais vraiment au loin.

Y’avait une bonne odeur dehors. Le frais me détend les épaules quand je me lève bouillant.

Des fois l’hiver le matin, j’ai la tête qui fume.

Mais vraiment.

Mais bref, le frais me détend les épaules et dénoue le ventre.

Pourtant je pensais pas que j’étais noué ou tendu ou quoi que ce soit mais ça m’a dénoué.

Comme quand l’ostéo ou ton rebouteux appuie sur le genoux et te soulage d’un truc… Que tu ne savais même que c’était là.

 

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Je pensais aux vieux de mon bled.

Je suis un peu comme eux.

Y’a rien qui les anime dans l’année ou pas grand chose.

Si tu veux voir la lueur, l’oeil du tigre se réactiver, parle-leur des vendanges.

Quand les vendanges arrivent ça ranime les vieux du bled.

Même si y’a plus beaucoup de vignerons dans le coin, juste de toucher un seau, revoir une serpette, toucher la remorque… Le métal froid.

Les tracteurs au calme le matin.

Le calme.

Le calme du matin, à la fraîche.

Avant une journée de labeur.

Respirer un grand coup.

L’air frais.

La buée.

Le stress.

Le calme.

Le Frais.

Le calme.

L’odeur du café.

L’odeur du pain frais.

Ca me ré active la rétine.

 

Je ne veux pas devenir vieux.

Je ne veux pas radoter.

Je ne veux pas être bloqué dans une maison de retraite.

Je ne veux pas qu’on me colle devant la télé, je préfère qu’on me colle devant la fenêtre.

Leur compote n’aura jamais le même goût que celle de la maison.

Si je prends Alzheimer, mets-moi un coup de batte.

Mais avant de m’assommer,

Dis-moi que c’est bientôt les vendanges dans le Beaujolais.

Verse-moi un bol de café,

Coupe-moi du pain frais.

Dis-moi que l’équipe arrive, qu’il faudra les placer.

Dis-moi que le casse-croûte est prêt.

Dis-moi que la police nous encercle pour nous contrôler.

Dis-moi qu’il faut préparer la tenue de pluie.

Dis-moi que Guitare a des trop gros doigts pour rouler ses clopes.

Dis-moi que Maurice bégaye, et qu’on rigole. Qu’on rigole pas de lui, mais juste comme ça.

Dis-moi que la récolte a pris des degrés.

Dis-moi que maman a préparé un bol de cacao avec une tartine de gros pain et confiture fraise.

Dis-moi qu’on va vider les bacs avant de manger.

Dis-moi que tout le monde est à table.

Dis-moi que le pif est en caraffe.

Dis-moi que c’est la revole.

Dis-moi qu’il faut aller leur chercher des gitanes maïs.

Dis-moi qu’on va danser en écoutant le vieux poste radio.

Dis-moi qu’ils m’attendent, qu’on s’en fout de la police,

Dis-moi que tu arrives bientôt,

Dis-moi qu’elle est là, sous le noyer, qu’elle m’attend.

 

 

 

Ré active moi la rétine.

Au calme.

 

Et si à 85 balais je ne me relève pas du fauteuil,

Si je te réponds pas.

Que je te reconnais pas.

Que je regarde au loin par la fenêtre…

 


 

Ce matin je me suis levé tôt.

Il faisait sombre mais les tons étaient gris et vert foncé.

Tu sens que le jour va se lever, mais il est pas encore là.

Il arrive, ça va arriver, il va te pousser dans la journée, que tu veuilles ou non.

Le soleil se lèvera, avec ou sans toi. (Rohff)

Je me suis demander si il y avait quelqu’un à New york qui était planter dehors comme moi et si il pensait que quelqu’un en  France pensait comme lui…

En tous cas si il lit ce mot, j’espère qu’il sera rassuré.

Y’avait pas un bruit. Rien.

Un coq au loin, mais vraiment au loin.

Y’avait une bonne odeur dehors. Le frais me détend les épaules quand je me lève bouillant.

Des fois l’hiver le matin, j’ai la tête qui fume.

Mais vraiment.

Mais bref, le frais me détend les épaules et dénoue le ventre.

Pourtant je pensais pas que j’étais noué ou tendu ou quoi que ce soit mais ça m’a dénoué.

Comme quand l’ostéo ou ton rebouteux appuie sur le genoux et te soulage d’un truc… Que tu ne savais même que c’était là.

 

 

 

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