Les pieds dans la glace, les mains dans les poches, la tête dans la lune

1986 : Déposé par la cigogne sur les coteaux de Montmelas.

1990-1995 : Je ne comprends pas les règles mais je fais mes armes avec la cuisine de ma grand-mère, ses secrets, regardant aussi mon père vinifier et façonner ses vins comme ma mère façonne ses aquarelles et ses fusains.

2002 : Rencontre du troisième type avec le grand amour… J’hésite à être poète déchu ou viticulteur… Après un BEPA viti de justesse, je m’installe en 2005 et ce, durant 3 récoltes… Ne comprenant toujours pas les règles du jeu dans le monde du vin, je pars travailler dans les crus du Beaujolais.

(2007) : Je recroise ce grand amour du collège après 8 mois de sms chaque dimanche sans relâche mais sans réponse, un peu comme Brel chantant « Madeleine » pour les vrais….

2010 : J’enlève, j’épouse cet amour retrouvé, ne prolongeant finalement que mon destin d’ado.

Ah au fait, je quitte le Beaujolais pour les crus de la vallée du Rhône.

2010-2011 : Naviguant sur ma coquille de noix, je fais escale au Domaine Courbis en Saint Joseph, Au domaine du Coulet à Cornas, je rencontre la famille Guigal en Cote Rotie, la cave de Tain aussi… Un matin j’ai descendu dans mon jardin pour y cueillir du romarin et là je décide de récupérer le Bac ainsi qu’un titre de Sommelier Conseil à L’Université du Vin de Suze la Rousse. BIM .

C’est la révélation.. re BIM.

Je vois les meilleurs confondre à l’aveugle des Morgon avec des grands crus Bourguignons, des Moulin à Vent avec des crus de la vallée du Rhône. Des Beaujolais-Villages avec des Fleurie et Cote de Brouilly….

J’en déduis assez vite que ma région est contrastée, et que cagoulée à la Mesrine ou postichée à la Spaggiari , sans armes ni haine ni violence; « Mon Beaujo » braque les palais des meilleurs sommeliers.

Ah mais attends.

2012 : je fais un BTS viti œno à Mâcon . Et puis je vais retenter ma chance avec les parcelles de Beaujolais de mon père, et j’échange la carte spéciale collector Beaujolais Villages Blanc.Même que je vais m’autoproduire à 100%, m’autofinancé et faire du 100% bouteilles en créant tout ce que je veux.
Au total 1 Ha 71..

Je ne sais pas ce qu’un “lendemain va enfanter”, mais la vigne me donne ma place d’homme.
Tu n’es pas ingénieur? Sois ingénieux! me disait Lucien .. alors maintenant j’écoute et j’essaie de comprendre les règles.
Mon objectif professionnel : Que ma femme soit toujours amoureuse de moi dans 40 ans.
J’aime à contempler ma vigne en me disant que j’ai un truc que Bernard Magrez n’a pas, c’est du Beaujolais ;)